Vive l'argile! Quoi que...

Depuis nos débuts, une certaine méfiance vis à vis des produits chimiques et une certaine réflexion sur les véritables besoins de la vigne et des sols nous avaient amenés vers l'application d'une agriculture raisonnée. Pour la préservation de notre environnement. Mais aussi de notre santé.

Nous avons vite pris le parti d'essayer des techniques agricoles bio sur une partie de nos parcelles. Malgré quelques sueurs, nous avons persévéré. Et très rapidement le constat était clair: notre obsession de la qualité pouvait s'accommoder, et même profiter de méthodes naturelles.

Un énorme obstacle reste cependant encore à régler: comment nettoyer sous les pieds de vignes sans utiliser d'herbicide? Facile, êtes-vous prêt à crier (si, si, je vous entends d'ici...) : LE LABOUR!

Bravo, mais cette solution nous l'avons testée, et la vérité est que la miraculeuse argile de Tirecul n'est pas bonne fille. Passez la décavailloneuse ou la lame trop tôt après la pluie, et vous coupez des entrecôtes épaisses comme mon bras sans bouger la terre. Si vous attendez deux jours c'est du béton et là, mieux vaut avoir des actions Arcelor Mittal au rythme de la casse des outils.

Nous voilà donc quasiment tout bio sauf une bande de 20 cm sous les pieds. Que faire? Demander le label AB pour tout le reste? :o)) Ou, bien sûr, trouver l'outil ad hoc?

C'est notre recherche de ces derniers mois, et de toute façon nous devons trouver, car la première année officielle de conversion est 2009. Mais rassurez-vous : nous avons des solutions même si, comme d'habitude, nous recherchons l'outil (presque) parfait.

A bientôt pour des nouvelles de nos trouvailles.

Comments

[Jull]

comme lu plus haut, labourer tot, et laisser la terre "murir" (gels et degels successifs et pluies) arrange beaucoup pour la strusture et donc le decavaillonage... enfin c'est la modeste experience que j'en ai!

[Jean-Michel]

Il suffit de le vouloir pour y arriver. Souvent, les gens se donnent toutes les bonnes excuses pour ne pas faire d'effort. Avant, les vignes étaient labourées avec des animaux, donc maintenant, on a quand même la tâche plus facile...

[daniel]

Je suis dans le même cas que vous et je ne sais pas comment résoudre le problème: les vignes sont sur des terrains pentus, soit dans le sens de la pente, soit à contre sens (en dévers) et avec énormément de cailloux dont des gros . Jusqu'à présent je m'en tenais à 1l de round up par hectare et par an sous le rang; mais maintenant je souhaite passer en bio. Je ne peux pas utiliser la décavailloneuse, alors que faire ? Connaissez vous les systèmes de désherbage thermique ? En connaissez vous d'autres ? tenez moi au courant. Merci

[Franck PASCAL]

Bonjour,

en regardant la photo, j'ai me sentiment que la bande est plus large que 20 cm; mais on a toujours du mal à juger quand on n'est pas sur le terrain.

Je travaille en Champagne, dans la Vallée de la Marne. Les sols argileux bien lourds, je n'avais que ça. La seule parade est de favoriser la vie biologique qui va émietter ces argiles. Certes, si vous passez trop tôt après la pluie, l'effet sera désastreux. En revanche, avec le temps, vous n'avez plus l'effet béton lorsque le sol sèche... c'est un très gros avantage.

Pour favoriser le retour de cette vie, rien ne vaut les apports de composts, et si possible, accompagnés de préparations biodynamiques (ça accélère tout le processus de reconstitution des sols). N'apportez surtout pas d'engrais; sinon vous risquez d'attendre longtemps un fonctionnement normal de votre sol... et donc des difficultés pour le travailler.

Voilà une maigre contribution qui marche bien ici.
Le mieux, pour savoir si c'est transposable dans votre vignoble, est de faire des essais comparatifs. C'est le seul moyen de trouver vos réponses.
En tout cas, félicitations, votre démarche est très bonne.
Franck

[Alexandre C]

J'ai la chance de travailler sur des parcelles argileuses, et d'autres sur sable.

Incomparable, vive le sable ... Mais l'argile va bien tout de même.
Personellement, je labourre (interceps) après vendanges, puis, le prochain arrive lorsque les herbes repartent l'année d'après. Je ne touche pas aux sols en hivers, car comme vous le dites, c'est beaucoup de travail, et la seule solution est : Le rotofil pour couper, ou les moutons, ou ... la binette (keuf keuf), ou encore les cochons, qui mangent les mauvaises herbes, et retournent naturellement le sol.

Bon courage pour vos travaux !